Le coach ne sait rien

Le coach n’est ni expert, ni consultant

 

Le détachement du coach de son expérience, son vécu, ses connaissances est souvent difficile surtout lorsqu’il a la conviction qu’il a «la bonne solution» pour son client alors que ce dernier choisit une direction plus compliquée, un chemin plus long pour une option pas forcément optimale.

 

Nombre d’élèves dans les écoles de coaching ont une expérience significative en entreprise et/ou un long cursus scolaire et/ou ont été dans des postes de direction avec des responsabilités, des décisions à prendre et/ou sont des entrepreneurs etc..

 

Pour beaucoup, depuis des années, leur capacité à décider, à trouver la solution sont la clé de leur succès. Ils sont embauchés, ont progressé dans leur entreprise car ils sont experts dans leur domaine, ils sont celui ou celle vers qui les gens se tournent lorsqu’ils veulent une réponse, une idée ou une décision rapide et efficace.

 

Et là, ils arrivent dans une formation dans laquelle on leur explique que la solution est chez le client ! Que leur puissance de coach ne résidera pas dans la fait de savoir, de trouver la solution mais bel et bien dans leur capacité de faire émerger la solution du client.

Adopter la position basse : celui qui ne sait pas, s’ouvre et accepte l’horizon du client.

 

Un changement total de paradigme !

« Adopter la position basse : celui qui ne sait pas, s’ouvre et accepte l’horizon du client. »

Une compréhension cruciale

 

Dans leurs premières expériences de coaching, lors du débriefing dans le cadre de la supervision, les retours sont souvent très positifs quant à la posture d’accompagnant, le cadre est posé à l’instar de leurs expériences précédentes et il ressort aussi leur intention très positive de faire avancer le client, leur capacité d’accueillir ainsi que la qualité de la relation qu’ils instaurent.

Pour les axes de progrès, il ressort très souvent que leur posture d’expert est très présente, les vieilles habitudes ont la dent dure!

Dès les premières séances, la compréhension intellectuelle sur le fait de laisser le client trouver sa ou ses solutions est rapide et malgré cela, les élèves s’entendent souvent dire :

«  laisse plus de place au client »,  «  ne formalise pas l’objectif à sa place » , « n’induit pas la solution », « n’oriente pas son choix », «  questionne plutôt que de dire que ce n’est pas le bon choix » etc…

Le coach n’est ni expert, ni consultant. Cela n’exclue pas de faire un contrat minute, de nommer « je mets la casquette de consultant 5 mns pour vous répondre, vous donner un avis » mais cela ne doit pas influer le cours de la séance ni prendre la plus grande partie du temps.

Bien évidemment ces retours sont faits avec bienveillance. La confrontation est utile pour faire avancer tant le coach dans le cadre de la supervision que le client. Pour cela la qualité de la relation est importante.
Le coaching apporte du feedback positif et d’axes de progrès, il s’agit d’améliorer le niveau de conscience pour progresser, ouvrir d’autres voies, il ne s’agit pas d’une conversation entre amis pour rester encore et encore dans sa zone de confort. Le but est bien d’atteindre le ou les objectifs fixés par le client.

 

« Pour les axes de progrès, il ressort très souvent que leur posture d’expert est très présente, les vieilles habitudes ont la dent dure!  « 

Une liste de notions à intégrer pour adopter la posture de coach

 

Souvent, l’élève n’a absolument pas conscience d’avoir orienté ou pris la place et au-delà de tout ce qu’il y a à assimiler pour intégrer la posture de coach :

  • Le processus global, la déontologie,
  • Les basiques :
    • Ecoute active : entendre surtout ce qui n’est pas dit (non verbal) pour comprendre les ressentis
    • Questionnement  et reformulation: pour faire entendre, progresser, mettre en conscience les perceptions, les croyances, mettre en évidence les contradictions, les paradoxes, oser des solutions
    • Feedback : Positif pour faire ressortir les réussites, qualités, points forts. De progrès : confronter avec bienveillance, suggérer des options futures, oser déranger, sortir de la zone de confort
    • Questionnement : pour faire avancer, pour mettre en conscience les perceptions, les croyances, pour mettre en évidence les contradictions, les paradoxes, pour oser des solutions, oser confronter et déranger, sortir de la zone de confort.
  • Faire formaliser l’objectif et des indicateurs,
  • Distinguer le symptôme du problème pour travailler au bon endroit
  • Oser poser ses ressentis sous forme d’hypothèse
  • Etc

La plus grande difficulté exprimée est ce fameux « lâcher prise », accepter de ne pas savoir et savoir aussi gérer la frustration que « ça pourrait aller plus vite » : le client avance à son rythme et non à celui du coach. C’est un véritable travail qui s’acquiert par la pratique, par la prise en compte des retours des pairs et des superviseurs et une introspection sur ses modes de fonctionnement et de communication.

La solution, la voie à suivre est chez le client , c’est celle qu’il exprime, qu’il formule.

Condition pour qu’il puisse transformer en action en explorant et en osant son potentiel

 

« La plus grande difficulté exprimée est ce fameux lâcher prise »

Position basse- Position haute

 

Le coach alterne entre les 2 positions.

 

La terme de « position basse » prête souvent à confusion : il ne s’agit pas de se  mettre en soumission, loin de là mais de faire preuve d’humilité et d’ouverture en acceptant le point de vue et la solution de son client. Etre dans une relation d’égal à égal, d’adulte à adulte et non de professeur ou d’enfant mais accueillir les idées, émotions, et avec ouverture accepter d’apprendre au travers des idées, des expériences et du vécu du client. C’est la posture à privilégier mais dans la relation il faut savoir jongler à bon escient entre les 2 postures.

 

Le coach est en position haute sur le processus : il fixe le cadre, il modélise un comportement, il insiste sur une question, une action à mener, il recadre, il nomme les hors-jeu, il interromps lorsque le client digresse ou se répète. Cela est utile …lorsque bien dosé, le risque étant de se retrouver dans une relation infantilisante pour le client.

 

1 Commentaire

  1. Sylvain Dorschner

    Très bel article Nadia, très inspirant. Il trône désormais sur ma table de nuit tant la tentation de conseiller l’emporte (de moins en moins heureusement) sur celle d’accompagner avec bienveillance son client ! Merci 🙏

    Réponse

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